Une page se tourne

C’est à la veille d’enfiler ma tenue d’auxiliaire de puériculture à la maternité une dernière fois  que j’écris ce billet. Je suis partagée entre l’excitation d’une nouvelle vie qui s’annonce mais aussi un peu de tristesse de laisser cette vie derrière moi. Parce que je quitte mon petit cocon que je me suis construis au fils des années. Ma dernière garde de 12h, mes derniers bains et conseils aux mamans, dans ce service où j’ai passé 3 belles années. Il y a trois ans je faisais ce pari osé de tout quitter pour un CDD de 3 mois qui au fil des mois c’est transformé en CDI. Aujourd’hui nouveau pari puisque je quitte un CDI pour un CDD d’un an voir plus.

Quand j’ai annoncé que je changeais de travail, que je quittais l’hôpital pour un poste de jeune fille au pair dans une famille anglaise, j’ai entendu de tout. Il y a ceux qui te juge sur le choix que tu fais en me disant que je suis instable dans ma vie, que ca ne pourra pas durer des années et blabla.,Mais déjà de quel droit tu juges ma vie?! Hein je me le demande. Je ne savais pas que je devais rendre des comptes. À vrai dire je vois ça comme de la jalousie… Et puis il y a les autres. Ceux qui depuis le début me soutienne dans cette aventure, m’encourage. Je pense bien sûr à ma famille, qui tout de suite a été emballé pr cette idée. Et puis bien sûr mes amis, les vrais, ceux qui ne te jugent pas mais qui te donnent des conseils, qui quoique tu fasses ou choisisses seront toujours à tes côtés. , même si c’est  à l’autre bout du monde. Comme me l’a très souvent dit ma meilleure: je préfère te savoir loin de moi mais heureuse. Cette décision de changer de vie ne date pas d’hier. Il y a déjà  quelques mois que j’y  pense et jai pris le temps de la réflexion avant de me lancer dans ce projet. J’ai même pensé à carrément changer de voie professionnelle mais pour le moment cela s’est révélé négatif. Mais je ne perds pas espoir, je le garde dans un ptit coin de ma tête. Parce que comme je le dis souvent à cœur vaillant rien n’est impossible. Donc on verra cela à mon retour si retour il y a hihihi. 

Ces trois années m’ont autant apporté sur le plan personnel que professionnel. Quand je suis arrivée à l’hôpital j’ai eu l’impression de découvrir un tout autre métier. Quelques hésitations puis au fur et à mesure j’ai pris de l’assurance dans mes gestes, mes conseils. Je ressors grandi de cette expérience à l’hôpital et plus particulièrement à la maternité là où pour moi l’auxiliaire à vraiment sa place,là où j’ai trouvé ma place durant ces années. Mais aujourd’hui, bien que j’adore mon métier, j’ai besoin d’aller voir ailleurs. Pour moi dans j’en vie on doit avoir plusieurs vies. J’avoue que je n’arrive pas à me dire que je travaillerai toute ma vie comme auxiliaire de puériculture. J’ai besoin de faire une coupure et de couper un peu ce cordon familial. Non pas que je ne m’entende pas avec ma famille bien au contraire. Mais j’ai besoin de me prouver à moi même que je peux grandir en étant loin d’eux tout en me sachant soutenue. Sur le plan personnel, ces années m’auront permise de rencontrer des personnes vraiment formidables, sur qui j’ai pu compter quand j’ai eu besoin. Je ne vais pas les citer mais celles qui liront ce texte se reconnaîtrons. Je suis arrivée il y a 3 ans dans une ville que je ne connaissais pas, où je connaissais personne. Mais au fil des jours, des mois je me suis liée d’amitié avec vous. Des amitiés sincères dont je sais que j’aurais des nouvelles même si je suis de l’autre côté de la Méditerranée. Je me suis un peu plus mise à la course à pied même si ces derniers temps les baskets restent un peu souvent au placard. Le blog à vraiment prit son envol et même s’il n’est aussi populaire que certains,c’est toujours un plaisir de vous partager mes lectures et autres recettes de cuisine. C’est vraiment un réel plaisir au quotidien. Avec lui j’ai rencontré des personnes merveilleuses, toute aussi passionnée que moi. Je vais bien sûr continuer à le faire tourner du mieux que je le peux. 

Ce projet de fille au pair ne date pas d’hier. Il y’a 10 ans je devais partir aux États Unis. Et puis une chose, une autre je ne suis pas partie. Peut être que je n’y étais pas prête tout simplement. J’y vois comme un signe. Alors aujourd’hui je me dis que c’est maintenant ou jamais. Je n’ai ni mari ni enfant qui me retiennent. Et puis même si je sais que ce n’est qu’une parenthèse dans ma vie j’ai envie de le faire. On m’a toujours dit de vivre ma vie au lieu de la rêver. Et c’est ce que je vais faire. La vie est courte, on en a qu’une alors autant la vivre à fond. Je pars une nouvelle fois dans l’inconnu, une ville que je ne connais pas, une famille qui m’est quasi inconnue même si j’ai passé 2 jours avec eux. Mais je pars confiante parce que je me sens prête à vivre cette aventure. 

Alors voilà ce soir je vais refermer mon casier, je sais que je vais avoir le cœur gros mais je sais que ce qui m’attends est tout aussi bien. Je ne dirais pas mieux parce que ce n’est pas le même travail.  Je sais que cette aventure m’apportera aussi bien sûr le plan personnel que professionnel. Et que quoiqu’il arrive j’en ressortirai grandi.