Bakhita, Véronique Olmi

Résumé

Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion.
Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Un ptit mot sur le livre:

Bakhita est un roman que j’ai beaucoup vu passer sur les réseaux sociaux. Aussi lorsque je l’ai vu disponible à la médiathèque, je n’ai pas hésiter une seule seconde à l’emprunter. Et puis je me suis dis que cela me changerais un peu des services presse. Bakhita est un livre poignant dont l’auteur nous fait une description saisissante de la vie de la jeune fille. C’est sans aucun doute le meilleur roman que j’aie lu cette année. Certes, il est long et son sujet est très sombre. Mais il est admirablement écrit et les faits évoqués qui sont incroyables, mais authentiques. Mais qui méritent vraiment toute notre attention.

Bakhita est né dans ce Soudan où l’on prostitue les filles. Elle est née au Darfour vers 1869. Elle n’a que quelques années quand sa vie bascule. Enlevée par deux hommes, vendue à des négriers musulmans. Bakhita entre dans un univers de violence et de soumission. Celui des marches forcées, des coups, des humiliations, des tortures, des assassinats — le monde des esclaves. On pratique à grande échelle, la castration des garçons, où l’on sépare les familles. On lui a volé son identité , on lui a volé sa joie de vivre, à qui on a interdit de penser, d’espérer. Bakhita est traitée plus bas qu’un chien comme tous ces gens expédiés en caravanes vers d’autres souffrances. ..

Pour ma part je ne savais pas que, à la fin du XIXème siècle, la traite des Noirs était encore une pratique tout à fait normale au Soudan. Et je n’en imaginais pas l’extrême cruauté. La première partie du roman m’a semblé éprouvante. On se prend toutes les atrocités qu’a pu subir cette femme et inévitablement, on se prend d’affection pour elle. A de nombreuses reprises, je me suis demandé comment fait elle pour endurer tout ça ?

Mais ce qu’elle n’oubliera jamais , c’est qu’elle a une sœur jumelle. Cette gémellité , elle la recherchera chez tous les maîtres ou elle passera. Et elle sera toujours proche voir fusionnelle d’une jeune fille. Comme si cette relation lui donnait la force de survivre malgré les sévices psychologiques et physiques …. Mais elle aura la force de ne pas se laissé mourir et ne baissera jamais les bras… Avant 13 ans, la fillette aura déjà tout connu de la violence des hommes : souffrances de l’esclavage, tortures, viols. de la sordide bergerie à la grande maison du général Turc, en passant par le harem de la maison serpent. Bakhita connaîtra toute l’inhumanité dont peut faire preuve l’homme.a Sa rencontre avec un consul italien qui la rachète à son maître la sauvera. En Italie, où elle le suit, elle deviendra tout d’abord domestique, puis religieuse et enfin sainte.

Une vie hors du commun , l’histoire dramatique , lumineuse, de cette esclave devenue religieuse. Et l’on ne peut que s’incliner devant tant de force et de courage et cette terrible volonté de survivre. Ce roman fait ainsi le portrait d’une femme inoubliable, pleine d’humanité.  Dévouée corps et âme aux autres, se donnant sans compter jusqu’à la fin de son existence. C’est aussi une femme immensément amoureuse de la vie. Ce qui lui a donné cette force extraordinaire, cette capacité de supporter la douleur, la souffrance.

Sans oublier l’écriture qui est sensible, puissante. Elle restitue la force et la grandeur de cette femme d’exception aux combats incroyables, à la capacité d’adaptation ineffable , puis à la capacité d’amour immense devant la misère universelle.

Très émue par le destin de cette enfant arrachée à son village dès son plus jeune âge pour être confrontée à la souffrance. Et grâce à une volonté hors du commun, elle garde une force incomparable qui lui permet de survivre en tentant de protéger les plus faibles. Toute sa vie, elle ignore son nom et son âge, elle s’exprime peu, préférant écouter les autres sans jamais se lasser. Bahkita est un livre empli de lumière malgré toute la dureté des atrocités subies.

Et pour conclure

L’histoire de Bakhita est bouleversante et exemplaire. Et dans ce roman pénétrant, Véronique Olmi a su trouver les mots pour dire la souffrance, l’horreur, l’abjection des hommes, autant que la beauté, la bienveillance et l’amour de Bakhita. Et une fois ce roman refermé, on ne sait plus si l’émotion ressentie tout au long de sa lecture vient du talent de Véronique Olmi ou tout simplement de tout ce que la vie de Bakhita nous inspire, sûrement un peu des deux.

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