Un sac de billes, Joseph Joffo

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Résumé:

Dans la France occupée, Maurice et Joseph, deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, font preuve d’une incroyable dose de malice, de courage et d’ingéniosité pour échapper à l’invasion ennemie et tenter de réunir leur famille à nouveau.

Joseph et Maurice vivent une enfance heureuse à Paris auprès de leurs parents, Roman et Anna. Alors que la France est occupée par les Allemands, leur père s’inquiète du sort réservé aux juifs. Il demande à ses enfants de cacher leur religion et les envoie en zone libre où ils pourront se cacher. Il leur promet que la famille sera réunie dans quelques mois. Susceptibles d’être arrêtés à tout moment, les deux frères, très soudés, se lancent dans un long périple, semé d’embûches. Ils croisent le rassurant docteur Rosen et un prêtre qui les protège alors qu’ils sont dans le train qui les conduit vers le Sud de la France…

Ce que j’en ai pensé:

J’ai connu cette histoire de un sac de billes quand je devais être au collège. C’est ma maman qui m’a fait découvrir ce livre parce qu’il parle de l’Histoire avec un grand H. C’est un livre qui déjà m’avait touché. Alors des années plus tard quand je l’ai relu mais pas avec mes yeux d’enfants j’ai de nouveau pris une claque. Aussi quand j’ai vu qu’ils en avaient fait un film je ne pouvais ne pas aller le voir même si je savais que cela n’allait pas être une partie de plaisir. Un sac de billes c’est aussi l’histoire de Joseph Joffo, l’auteur du livre, ce qu’il a vécu avec son frère et sa famille.

J’avoue que j’ai autant aimé le film que le livre malgré la dureté du thème et de l’histoire. Les personnages choisis pour interpréter les rôles de la famille Joffo sont juste parfait. Un casting de choix où chacun tient son rôle à merveille. La famille Joffo est heureuse. Roman (Patrick Bruel), coiffeur dans le 18e arrondissement de Paris, et Anna (Elsa Zylber­stein), son épouse, sont fiers de leurs enfants et couvent encore les deux derniers, Maurice et Joseph, toujours écoliers et complices. Les Joffo sont fiers d’être juifs. Mais nous sommes fin 1941, l’étoile jaune est devenue obligatoire et le couple pressent que le pire est à venir. Ils poussent Joseph et Maurice à fuir seuls vers la zone libre, avec la promesse de les retrouver. Pour les deux frères, c’est le début de quatre années de fuite entre Nice et la Savoie, où ils passent de l’insouciance à l’horreur.

Avec ce film populaire au sens noble,le réalisateur a réussi à raviver la mémoire du plus grand nombre, et surtout celle de la jeune génération, pour laquelle « antisémitisme » et « déportation » ne sont que des mots dans les livres d’histoire.  La fuite de Joseph et son frère Maurice est juste magnifique, les phrases qu’ils se disent « je suis ton grand frère je te porterait jusqu’au bout du monde ». Certaines passages du film sont tendus et juste  bouleversants. Lorsque le père se voit contraint, pour le protéger, d’obliger Joseph à « oublier » qu’il est juif, quitte à le gifler. Dans ce rôle, Patrick Bruel est inattendu et émouvant en figure paternelle dont les épaules s’affaissent, les traits se creusent, sous le poids du malheur. Ce rôle lui va vraiment bien.Ou encore lorsque la Gestapo, dans un palace ­niçois, s’acharne pendant des semaines à faire avouer leurs origines aux deux frères. Les deux jeunes interprètes forment un duo formidable. Deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes, qui font preuve d’une incroyable dose de courage et d’ingéniosité pour échapper à l’invasion ennemie et tenter de réunir leur famille à nouveau. Ils semblent grandir, mûrir, trop rapidement à cette époque, comme leurs personnages, au fil de leur fuite, jusqu’à cette ville d’Aix-les-Bains où Joseph se cache chez un odieux bourgeois pétainiste, incarné par un bon Bernard Campan. On n’oubliera pas le moment où, à l’annonce de la libération de Paris, Joseph peut enfin hurler « Je suis juif ! » à pleins poumons. Pendant deux heures, le film n’a fait que tendre vers ce cri libérateur. Cette fierté retrouvée. Un film où bien sur j’ai pleuré plus d’une fois, j’ai aussi souris avec certaines répliques des frères.  Un film que je vous conseille parce qu’il fait parti du devoir de mémoire.

 

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