Tant de nuances de pluie, Asha Lemmie

Résumé tant de nuances de pluie

Kyoto, 1948. Nori Kamiza n’a que huit ans lorsque sa mère la laisse devant l’immense demeure de sa grand-mère. La famille Kamiza est parmi les plus nobles du Japon, or Nori, aux cheveux crépus et à la peau foncée, est le fruit d’une relation scandaleuse avec un gaijin, un étranger, noir de surcroît. Alors sa grand-mère l’accueille, mais va tout faire pour la cacher. Elle l’installe au grenier et l’oblige à subir des traitements pour la rendre plus « japonaise » : elle lui lisse les cheveux et la soumet à des bains d’eau de Javel pour blanchir sa peau. Nori accepte son sort, malgré sa curiosité lancinante pour ce qui se trouve à l’extérieur des murs du grenier.

Mais lorsque le hasard amène son demi-frère aîné légitime, Akira, sur le domaine qui est son héritage et son destin, Nori accède à un monde nouveau. Un monde dans lequel elle n’est pas une intruse, mais un être libre, digne d’être aimé. Cependant tout a un prix. Et la liberté de Nori exigera plus d’un sacrifice…

Un p’tit mot sur tant de nuances de pluie 

Tout d’abord je remercie Marine et les éditions Harper Collins pour l’envoi de ce roman. Un roman qui se lit presque d’une traite tant on est happé par l’histoire. Un livre qui évoque le poids des traditions, du regard de la société, du conformisme. Tenir son rang a tout prix, privilégier les apparences, accomplir son devoir au détriment du bonheur.

Tant de nuances de pluie c’est l’histoire de Noriko dit Nori a huit ans quand elle est confiée à sa grand-mère par sa mère. Nous sommes en 1948, à Kyoto. Elle est cachée car elle est métisse, née d’une liaison de sa mère avec un étranger. Sa grand-mère l’élèvera très sévèrement et lui infligera des sévices, des traitements pour lui faire blanchir la peau entre autres. Il faut également qu’elle apprenne à être docile comme pratiquement toutes les femmes de son pays.

Comment rester insensible au destin de Nori ? Comment ne pas aimer cet enfant qui n’attend que de l’amour et de l’attention ?

 On va suivre Noriko de ses huit ans jusqu’à l’âge adulte. C’est une héroïne aux mille vies. J’ai aimé le personnage de cette petite fille avec toute sa douceur, son intelligence et sa résilience face à la cruauté de sa famille maternelle. Au bout de quelques années elle va faire la rencontre de Akira. Il s’attache à elle et va lui faire découvrir un nouveau monde qu’elle ne connait pas encore.Akira réussira à libérer Nori de cette prison et de nouvelles perspectives s’ouvrent à elle.

Dès les premières pages l’auteur nous embarque avec sa plume et ses personnages. De plus, à travers cette histoire on en découvre plus sur l’histoire du Japon et ses traditions plutôt rigides. C’est un roman très dur à lâcher une fois que l’on est pris dedans, il m’a fait passer par tout un tas d’émotions. Elle va se battre pour son émancipation, avec courage et foi en l’univers. L’histoire est riche en rebondissements, également en enseignement sur la société japonaise de l’époque.

Et pour conclure :

Il s’agit du destin tragique d’une jeune femme qui n’a pas eu la chance d’être née au bon endroit et à la bonne époque. Car le Japon d’après-guerre, même s’il s’ouvre un peu reste très traditionaliste. Un merveilleux  premier roman bouleversant sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme dans le Japon de l’après Seconde Guerre mondiale.Un très beau portrait de femme dessiné avec sensibilité et justesse